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29 avril 2009

Plus d’un milliard de personnes vont connaître la famine en 2009

Par Hiram Lee

 

Dans un rapport   remis lundi dernier à l’occasion de la Conférence de Bangkok (Thaïlande) des   Nations unies sur la politique alimentaire, Jacques Diouf, secrétaire général   de la FAO (Organisme des Nations unies pour l’alimentation et pour   l’agriculture) a averti que plus d’un milliard de personnes dans le monde   connaîtront très probablement des problèmes de famine en 2009.
Ce chiffre   dépasse les 963 millions, soit d’après les prévisions de la FAO, autour d’une   personne sur sept en 2009.

 

Diouf a souligné qu’alors   que les prix des denrées agricoles de première nécessité comme le riz, le   maïs, ou le blé ont baissé par rapport aux prix catastrophiques atteints en   2008, ils demeurent autour de 30 pour cent plus élevés qu’en 2005. La semaine   dernière, dans une interview donnée au Financial Times, Diouf a soutenu   que la crise alimentaire n'est pas terminée.

 

Les prix actuels   constituent déjà une énorme charge pour les pauvres et pour la classe ouvrière   de par le monde.
Diouf a prévenu que les prix pourraient une nouvelle fois   être au niveau de ceux de 2007 et de 2008 suite à l’absence de crédits   actuellement accordés aux agriculteurs, ce qui a nui à leur production et à   leur capacité de production et de développement.

 

En 2007 et en 2008, le   prix du maïs a augmenté de 31 pour cent, celui du riz de 74 pour cent, celui   du soja de 87 pour cent et celui du blé de 130 pour cent. L’incapacité   d’un grand nombre de personnes à accéder dans ces circonstances à des produits   alimentaires basiques a provoqué des troubles au niveau mondial et des émeutes   de la faim ont éclaté dans pas moins de 30 pays.

 

La FAO a établi dans le   détail une liste des urgences dans le domaine alimentaire.
Dans la mise à   jour la plus récente des urgences alimentaires, publiée en février, la FAO   signale que 32 pays du monde sont dans un état de crise immédiate et   d’insécurité alimentaire et ces pays ont besoin d’une aide extérieure.  
La FAO a accordé une importance particulière à la bande de Gaza,   dévastée par les récentes agressions israéliennes ainsi qu'au Kenya, à la   Somalie et au Zimbabwe, pays « où la sécurité alimentaire est   précaire suite à des récoltes affectées par la sécheresse, à une guerre civile   et/ou à la crise économique. »

 

Selon ce rapport   « En Afrique de l’Est, plus de 18 millions sont confrontés à de   graves problèmes alimentaires soit à cause de conflits, soit à cause de   troubles, soit à cause de mauvaises conditions météo, soit à cause de   l’association de ces problèmes.
Au Kenya des millions de personnes   sont confrontées à des problèmes alimentaires et le gouvernement « a   déclaré l’état de catastrophe nationale et a indiqué qu’approximativement 10   millions de personnes n’ont aucune sécurité alimentaire, y compris les 3,2   millions de personnes subissant la sécheresse ».

 

Toujours selon ce   rapport, en Erythrée (en Afrique du Nord Est) « le prix des   céréales est toujours élevé, affectant la sécurité alimentaire d’une grande   partie de la population tandis que de l'autre côté de sa frontière   occidentale, dans le sud du Soudan, malgré une amélioration globale de   la fourniture en céréales, des problèmes de transport et du système des   marchés rendront impossible tout mouvement des zones excédentaires vers les   zones déficitaires ».

 

De son côté, la   Confédération syndicale internationale a publié en mars un rapport intitulé   « Un remède contre la faim, pourquoi le monde manque de   nourriture » qui essaie de dresser un tableau plus large de la crise   tout en se faisant l’écho des prédictions données par Diouf et par la FAO.  
« En Afrique, les plus pauvres sont les plus durement touchés. 160   millions de personnes essaient de survivre avec moins d’un demi-dollar par   jour. La plupart de ces foyers sont des acheteurs nets de nourriture, pas des   producteurs. Ceci entraîne que l’augmentation des prix alimentaires frappent   durement les budgets domestiques des habitants les plus pauvres des pays en   voie de développement.
Cet impact est immédiatement ressenti parce que   entre 50 et 70 pour cent de leur budget est consacré à la nourriture, écartant   par là toute idée de régime équilibré à apport nutritionnel   élevé.
»

 

Le rapport continue en   affirmant « dans le monde entier, les prix alimentaires n’ont jamais   été aussi élevés depuis les années 70 et depuis la crise pétrolière... le choc   des prix élevés avait déjà commencé en 2006 et les prix des matières premières   agricoles n’a pas cessé d’augmenter jusqu’à la moitié de 2008.
Des   projections de la FAO à moyen terme indiquent que les prix alimentaires   pourraient baisser en 2009 mais qu’ils resteront, au cours des années à venir,   bien au dessus de leur niveau antérieur à 2004.
»

 


Après avoir fait un   certain nombre de prédictions sinistres concernant  la famine mondiale,   Diouf a proposé une solution pour faire face à la crise en demandant une aide   financière aux dirigeants du G20. 
Diouf a affirmé que « le   premier et le principal élément c’est le besoin d’investir dans la production   agricole et ceci exigerait 30 milliards de dollars par   an ».

 

La solution au problème   que Diouf, la FAO et d’autres agences chargées de surveiller les urgences   alimentaires proposent sont très éloignées du cœur du problème. Si on a besoin   de 30 milliards de dollars ou plus par an, il faut se demander sous quel   contrôle où et dans l'intérêt de qui ces investissements devront être   réalisés. 
Laisser entre les mains des dirigeants du G20, et des   classes dirigeantes des Etats qu’ils représentent, l’apport de nourriture et   sa distribution à la population mondiale, ne fait que conduire la crise   alimentaire dans un chaos sans fin.

 

L’état déjà   fragile et anarchique de la production alimentaire mondiale a été fortement   aggravé par la crise du crédit et par la spéculation rampante sur la   nourriture qui s’est produite lors de l’explosion des bulles du crédit,   mais   la racine de   cette large insécurité alimentaire ne vient pas de la crise actuelle mais de   la nature même du système capitaliste lui même, qui a donné naissance à cette   crise.

 

(Article original anglais paru le 2 avril   2009)

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Commentaires
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  • Je rêve, tu rêve, il rêve, nous rêvons, vous rêvez, ils s'en tapent. Je crois que leur bescherelle leur a enseigné ce verbe ainsi conjugué, montrons leur que nous voulons un monde fraternel, sans violences, sans guerres, humaniste, peace.
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